Quand le REVE devient réalité


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Historique
1990. En constatant les progrès réalisés par les industriels dans le domaine de la miniaturisation ainsi que les nombreuses possibilités offertes au 1/160ème, je me suis décidé à adopter définitivement l'échelle N.
Ce choix arrêté, quelques règles de base ainsi qu'une ligne de conduite à tenir s'avéraient indispensables afin d'éviter une trop grande dispersion. A savoir:
 
Une époque: 1965 à 1975
Une région: Ouest (Morbihan)
Une ligne: Voie unique Auray-Pontivy-St Brieuc
Du matériel: Bretagne (Dépôts d'Auray, Rennes, St Brieuc)
Une restriction: Pas de caténaire (Pas de locomotives électriques)

Dix ans plus tard, et en appliquant les règles énoncées, me voilà à la tête d'un parc important mais toujours sans réseau.
Depuis toutes ces années, je lis les revues de modélisme, ou souvent n'est prôné que l'élitisme, pour me tenir informé de l'actualité, y puiser des idées et me fournir une source d'inspiration.
En conséquence, tous mes plans de réseaux successifs apparaissent bien fades et systématiquement le dernier schéma chasse le précédent, avec ce sentiment que seule la conception d'un grand réseau permet de s'exprimer et de mettre en valeur le matériel roulant.
Même si je dispose aujourd'hui de la place suffisante pour monter un réseau, je me refuse à m'installer au grenier (il faudrait tout aménager et on y monte par une échelle escamotable) ou au garage (il y a déjà assez de bazar comme çà). Il reste le bureau, spacieux et chauffé, mais Madame n'est pas prête à m'accorder une concession permanente de plusieurs mètres carré !
Il y a bien la solution du modulaire, mais là encore il faut assembler pour jouer puis démonter pour ranger. Je suis donc certain, qu'à part aux vacances de Noël, le réseau restera au placard.
Voilà donc une décennie que je collectionne wagons, locomotives, kits divers et variés, et que je stocke tout dans des boites !

Alors, à force de poursuivre un but inaccessible et passer à côté du plaisir de créer les décors et de voir évoluer mes trains, je me suis décidé à réaliser mon REVE (Réseau Étagère Vraiment Étroit), pour qu'enfin je puisse profiter de ma passion, malgré les contraintes d'encombrement et le peu de temps que je peux lui accorder.
C'est décidé, je m'installe dans le bureau au chaud (Madame est d'accord puisqu'elle pourra encore circuler) et je vais pouvoir regarder passer les trains depuis la chaise de mon bureau !

Je dispose donc ainsi d'une vitrine fonctionnelle permanente occupant une place modeste totalement intégrée au mobilier et sur laquelle je peux faire circuler et mettre en situation mon matériel.
De plus, cerise sur le gâteau, rien ne m'empêche maintenant de créer quelques vrais modules aux normes Afan'Track que je pourrai raccorder en une poignée de minutes sur mon REVE et ce juste le temps d'une soirée ou d'un après-midi.

Concept
Ce dernier n'est pas nouveau. A base de micro-modules, construire de façon rapide sur une surface minimum, un réseau de type étagère destiné à servir de vitrine où le matériel évolue, tout en conservant un esprit "modélisme d'atmosphère".
La largeur de chaque module, volontairement réduite, permet une grande rapidité de mise en oeuvre tout en réduisant la surface à traiter.
Seule la voie et les abords proches seront reproduits réduisant ainsi les éléments de décor à poser ou à fabriquer.
Le faible encombrement du système permet, et c'est là un atout déterminant, de ne jamais démonter le réseau.
Pour les plus malchanceux, le démontage reste possible (modulaire oblige) et la place nécessaire au stockage demeure réduite.
Limité à sa plus simple expression, le micro-module peut être utilisé en tant que diorama et exposé sur un meuble ou dans une vitrine, voire fixé sur un mur.

Norme
Le système reprend le principe du réseau modulaire tout en simplifiant les interfaces et la fabrication du caisson de base.
La largeur minimum imposée et de 100 mm, la largeur maximum 250 mm.
La hauteur totale d'un module ne dépasse pas 43 mm (sapin de 38x9mm et ctp de 5mm), mais permet cependant la représentation du relief négatif (pont).
D'une façon générale, les normes préconisées ont tendance à surdimensionner la hauteur ainsi que l'épaisseur du bois pour les modules. Cette conception, si elle est adaptée au HO, n'est vraiment pas indispensable en N plus petit et plus léger.
Le raccordement entre modules s'effectue par deux boulons à tête plate sur lesquelles viennent se visser deux écrous 'papillon'.
Ce principe simple allie robustesse et facilité de mise en oeuvre et permet, de plus, la correction des alignements par simple mouvement latéral.
Le raccordement électrique est effectué par des prises "téléphone" (Simple, pratique et fiable).

Réseau
Le cahier des charges initial pour le réseau était le suivant:
   • Présenter des compositions de rames réalistes pour l'époque et le lieu
   • Gare de type terminus
   • Présence d'une halle
   • Présence d'une annexe traction
   • Ligne à voie unique non électrifiée
   • Aucun automatisme

Le réseau s'inscrit en L. Conformément au souhait initial, il comporte une petite gare terminus, une halle et une annexe traction.
L'emprise de la gare est de 200 x 1700 mm, celle de la halle de 200 x 500 mm.
L'annexe située dans la courbe du réseau s'inscrit dans un carré de 500 mm de côté.
Avec ses quais de 1300 mm, la gare peut recevoir des rames de cinq à six wagons voyageurs (DEV-USI-UIC) avec la motrice.
Le circuit de parade situé sur le mur opposé, après la courbe, à une profondeur impressionnante de 100 mm pour une longueur de 2000 mm !

Pourquoi le choix d'une gare terminus ?
Une telle disposition évite la courbe ou la boucle de retour de la voie toujours consommatrice de surface, et de plus, souvent disgracieuse car de rayon insuffisant.
Une gare terminus oblige à des rebroussements et justifie la présence d'une annexe traction.
L'exploitation de l'ensemble oblige à des manoeuvres incessantes de remise en tête des machines à vapeur après passage sur le pont tournant, etc ...
De petites gares de ce type existent en réalité. Le numéro 435 de Loco revue (février 1982) décrit celle de Giromagny composée de deux voies à quai, d'une halle et d'une annexe traction.
L'exemple du terminus de cette ligne en antenne (Bas Evette-Giromagny), exploitée en voie unique, avec son tracé de voies simplissime, transposé sur un réseau est donc parfaitement réaliste.

Plan

Annexe traction
Gare
Halle
  Configuration du réseau depuis l'origine du projet
 Configuration du réseau depuis avril 2007

La transposition
La gare de passage de Baud, petite ville de 5000 habitants, est située en réalité à 3,5 kilomètres du village du même nom dans le Morbihan, sur la radiale St-Brieuc/Pontivy/Auray qui passe dans la vallée du Blavet entre Baud et Pontivy.
Le plan de voies transposé n'a absolument plus rien à voir avec la réalité, seuls le BV et la halle sont des reproductions des bâtiments réels.
L'EP céréalier de Baud est déplacé sur le module d'extrémité du réseau dont la voie est sensée poursuivre son chemin vers Pontivy (ou Ploërmel).
Mis à part le fait qu'en réalité l'EP est situé près de la gare, il n'en demeure pas moins vrai que le trafic actuel vers Auray ne va plus au delà de la gare de Baud. Il n'y circule que des convois de wagons céréaliers pour alimenter l'usine d'aliment pour bétail et le trafic voyageur s'effectue par la route depuis 1950.

Baud devient sur le réseau à la fois le terminus de l'antenne de Pontivy, une gare de passage pour les lignes Lorient-Pontivy / Lorient-Ploërmel et un rebroussement pour l'axe Pontivy/Ploërmel.
Cette situation (fictive) particulière date des années 40 alors que Baud était gare d'échange entre le PO et les CM.
A quelques kilomètres de la gare, en direction de Pontivy, une bifurcation vers Locminé permet d'atteindre Ploërmel puis Paris via Rennes (à l'origine réseau de l'Ouest puis Etat).

Ces caractéristiques sont très intéressantes pour l'exploitation puisqu'elles obligent à des rebroussements en gare, notamment pour desservir l'axe Pontivy- Ploërmel.

  •  En provenance de Pontivy
    •  Direction Lorient (ou Auray) ==> Direct
    •  Direction Ploërmel (Rennes/Paris) ==> Rebroussement

  •  En provenance de Ploërmel
    •  Direction Pontivy (St Brieuc) ==> Rebroussement
    •  Direction Lorient (ou Auray) ==> Direct

  •  En provenance de Lorient/Auray
    •  Direction Pontivy (St Brieuc) ==> Direct
    •  Direction Ploërmel (Rennes/Paris) ==> Direct

    J'ai aussi figuré un embranchement fictif à St Thuriau (devant l'EP céréalier/port fluvial) qui me permet de justifier d'un rebroussement lorsque j'exploite le réseau en point à point
    Ceci étant, du temps des CM, il a bien existé une branche Baud vers Plouay ouverte en 1902

  •  En provenance de Baud
    •  Direction Pontivy (St Brieuc) ==> Direct
    •  Direction Ploërmel (Rennes/Paris) ==> Direct
    •  Direction Plouay (Gourin/Quimper) ==> Rebroussement

     

Afin de rendre plausible et cohérent le tracé du réseau actuel, vous pouvez consulter la page de la vraie fausse histoire de Baud-Echange.

L'exploitation
Une gare terminus ou un réseau point à point, est un sujet qui prête au jeu.
Je ne regrette pas mon choix, seul ou à plusieurs, même avec un plan de voies limité on passe des heures aux manoeuvres .
Avec la possibilité de préparer les rames à chaque extrémité du réseau et d'envoyer un convoi pendant qu'on en prépare un autre, on ne reste jamais inactif.
Une exploitation en antenne terminus est tout le contraire des réseaux bouclés ou on peut laisser "tourner" indéfiniment les trains, ce qui de prime abord peut sembler séduisant au départ mais devenir, à mon sens, vite lassant ou ennuyeux avec le temps. Ceci dit, avec l'ajout futur de quelques modules, la possibilité d'avoir une partie du réseau bouclé sera envisageable et finalement regarder passer un convoi plusieurs fois de suite n'est pas désagréable non plus !
Je pense que les deux modes sont interressants à condition qu'ils soient complémentaires, c'est à dire avoir les deux modes présents simultanément. Il s'agit ici de théorie, la réalité se charge bien de nous obliger à choisir un mode ne serait-ce que par la place dont on dispose pour mettre en oeuvre un réseau.
Ceci dit, dans le cas d'un réseau non bouclé il me parait essentiel d'aménager systématiquement une coulisse pour la préparation et le stockage des trains, à moins de posséder un réseau tel qu'on peut y placer tous les convois et jouer simplement avec tout ce qui à été posé sur les voies.
Dans mon cas, l' exploitation du réseau dans sa plus simple expression, c'est à dire uniquement avec la partie installée à demeure, est possible conformément au souhait de départ. Avec l'ajout de la coulisse et éventuellement du micro-module de la gare on peut étendre les possibilités de jeu.

Afin de pouvoir faire circuler du matériel voyageurs, le réseau est en configuration de voie unique à signalisation ordinaire (VUSO), ou de voie unique à signalisation simplifiée (VUSS)
En VUSS, un réseau dispose de signaux de type pancartes et de tableaux et 14 trains, dont 9 voyageurs, peuvent y circuler par jour
En VUSO, un réseau dispose de signaux mécaniques ou lumineux et 19 trains, dont 11 voyageurs, peuvent y circuler par jour
Une exploitation sous le régime de voie unique en trafic restreint (VUTR) ne permet pas la circulation de rames voyageurs, et seuls 2 trains de marchandises sont autorisés à y circuler par jour

Exploitation minimum
Aucun montage particulier, on utilise simplement le réseau étagère installé en permanence.
Les trains sont sensés arriver à Baud qui est le terminus d'une antenne depuis St-Brieuc - Pontivy ou depuis Rennes - Ploërmel
Un rebroussement à Baud est nécessaire pour tous les trains Pontivy - Ploërmel
Un second rebroussement fictif vers Plouay me permet de justifier la remise en tête des machines devant l'EP céréalier lorsque le réseau est exploité en point à point

Exploitation étendue
Deux montages additionnels sont nécessaires pour étendre l'exploitation du réseau étagère installé en permanence.

Scénario
Le scénario d'exploitation standard par rebroussement est le suivant :
Le train arrive en gare de Baud depuis Pontivy ou Ploërmel. La locomotive peut rebrousser en tête si l'autre voie à quai est libre, sinon on détache une locomotive de l'annexe traction pour venir se mettre en tête et assurer la poursuite du voyage vers la direction attendue (Ploërmel ou Pontivy).
Avant de repartir, on peut éventuellement couper la composition en gare (tranche voitures voyageurs ou wagons marchandises terminus Baud) ou au contraire en ajouter (tranche voitures voyageurs ou wagons marchandises au départ de Baud)

Sur l'axe de Pontivy - Lorient ou Ploërmel - Lorient la voie est directe mais on peut également effectuer des manœuvres telles que ajout ou suppression de tranche de voitures voyageurs ou wagons marchandises.

Le journal du réseau
De nos jours ...
Voilà bien un trimestre de passé et le réseau n'a pas évolué. Pire pas une locomotive n'a circulée sur les voies. Pourtant cette fois rien n'est venu ralentir l'avancement des travaux: pas de surcharge de travail côté professionnel, pas d'événement familial particulier, pas de pratique particulière de mes autres loisirs. Non rien de tout ça, simplement un ras le bol général devant l'ampleur du travail encore à réaliser sur le réseau. Parce que non seulement la vie du modéliste au quotidien est semé d'aléas ralentissant le projet, mais en plus il lui vient des états d'âme !
Ceci reflète bien pourquoi souvent un réseau est l'affaire de toute une vie pour aboutir à un résultat correct.
Premier conseil: adhérer à un club pour générer une auto-émulation, apprendre et communiquer pour ne jamais perdre espoir.
La suite du récit ...

Dernière mise à jour le 26/11/2022
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